Cérémonie du 8 mai 1945

8 mai

Discours du Maire, M. Jean-Luc Véret, à la cérémonie de l'armistice du 8 mai 1945.

Mesdames, messieurs les élus,

Monsieur le représentant de la Gendarmerie 

Monsieur le représentant des anciens combattants,

Mesdames, messieurs,

Nous célébrons aujourd’hui, 8 mai, l’armistice de la deuxième guerre mondiale.

Ce fut bien sûr un immense soulagement de voir les troupes de l’ouest et celles de l’est se rejoindre à Berlin et de signer l’arrêt des combats avec l’Allemagne, tandis qu’Hitler se suicidait dans son Bunker.  La fin de la guerre, c’était la fin des arrestations arbitraires, des déportations, c’était la joie de la liberté retrouvée. 

Mais, ne rêvons pas, tout n’était pas gai : la sortie des camps de concentration a fait revenir des hommes qui n’étaient plus que des nombres, ou que des ombres, souvent décharnées et hébétées. L’armistice c’était encore des millions de cadavres à enterrer et de proches à pleurer. C’était des villes détruites : Caen, Le Havre, Brest, et beaucoup d’autres en France, des villes détruites et des populations sans abri en Angleterre, des villes entières détruites en Allemagne aussi… Nous n'oublions pas le prix de la libération, car la 2ème guerre mondiale a fait environ 50 millions de morts de par le monde.

Cette date du 8 mai ne marque pas la fin de la 2ème guerre mondiale car celle-ci a continué dans le Pacifique, contre les japonais qui étaient aux côtés des allemands et qui se sont battus encore des mois contre les forces alliées. Vous le savez, les japonais ont capitulé seulement en septembre 1945, après que 2 bombes atomiques aient été lâchées à Hiroshima et Nagasaki, faisant des destructions jusqu'alors inconnues et inimaginables, rayant d’un seul coup des villes entières de la carte et provoquant à elles seules environ 200 000 morts.

Néanmoins, l’armistice du 8 mai 1945 annonçait chez nous une période nouvelle, de paix,  et a été suivi d’un grand et beau mouvement de l’histoire avec la réconciliation franco-allemande et la construction de l’Europe. Mais cet armistice a été dès le départ aussi l’organisation du monde occidental en 2 blocs entre l’Est et l’Ouest. Il n’a même pas été possible de signer ensemble la capitulation de l’Allemagne et l’armistice : encore aujourd’hui, les russes le célèbrent le 9 mai et nous le 8 mai !

Pourtant la victoire sur le fascisme et sur le racisme que représentait cet armistice et les immenses souffrances et sacrifices qu’elle a nécessités pour y parvenir sont à rappeler, à faire connaître, à ne pas oublier, dans le monde moderne où les libertés, la justice, la démocratie sont si souvent bafouées, décriées, menacées… Dans ce monde où les guerres ne se sont pas arrêtées en 1945, pour ce qui est de la France, au Vietnam, en Algérie, au Rwanda, au Mali…, et autour de nous en Palestine, au Liban, au Kosovo, en Irak, en Syrie, en Crimée… Et maintenant en Ukraine, qui est l’objet d’une agression terriblement destructrice par l’armée russe. Bombardements, y compris des immeubles d’habitation, massacres de populations civiles, mines dans les villes et dans les campagnes sur lesquels les ukrainiens continuent de sauter, de mourir ou d’être blessés même après l’arrêt des combats et le départ des soldats russes …

Saurons-nous arrêter l’hécatombe ? Saurons-nous soutenir le peuple ukrainien jusqu’à ce qu’il recouvre son indépendance et qu’il recouvre, en tant que peuple, son droit, à disposer de lui-même ? 

Saurons-nous éviter une nouvelle guerre mondiale ?

Saurons-nous endiguer la course à l’armement ? Engager le désarmement nucléaire multilatéral, car le monde technologique a tellement avancé que si une 3ème guerre mondiale se déclenchait, elle risquerait fort d’aboutir à un échange généralisé de bombes atomiques et pourrait probablement être cette fois la dernière si la vie humaine était éliminée sur la terre. Quelle responsabilité avons-nous ! Quel héritage laissons-nous aux générations suivantes ! quelles responsabilités pèsent sur les épaules des jeunes !

Alors oui, nous nous inclinons devant les morts pour la France, devant les morts de toutes les nationalités alliées qui ont vaincu le nazisme et libéré l’Europe. Nous honorons la mémoire de tous les combattants de la liberté, nous honorons la mémoire de toutes les victimes militaires et civiles de la guerre de 39-45. Et nous nous adressons au monde d’aujourd’hui, nous nous adressons aux jeunes pour qu’ils n’oublient pas la valeur de la liberté et de la démocratie. Oui, nous sommes aux côtés des Ukrainiens qui sont sauvagement agressés et qui se battent pour leur pays et oui, nous sommes réunis pour que tous nous nous souvenions que la paix est une condition première du vivre ensemble, et que la paix est beaucoup plus rapide à détruire qu’à construire. C’est pourquoi elle mérite de mobiliser notre énergie, sans relâche.

 

Je vous remercie.

 

                                                    Jean-Luc Véret, le 8 mai 2022

Publié le dimanche 8 mai 2022