Inauguration de l'allée Jean-Pierre DUPONT

Discours du Maire Jean-Luc Véret lors de l'inauguration de l'allée Jean-Pierre Dupont.

     Mesdames Messieurs les élus,

     Monsieur le Président et Mesdames Messieurs les représentants du musée AMERICA-GOLD BEACH,

Cher Jean-Philippe DUPONT

     Mesdames Messieurs,

 

je vous remercie de votre présence. Nous sommes réunis pour honorer la mémoire de Jean-Pierre DUPONT et son rôle dans la commune en particulier en tant que créateur, conservateur, Président du Musée. 

Je dirais le rôle public qu’a joué JPD, rôle qui motive l’hommage de la commune. Son fils Jean-Philippe évoquera davantage l’homme qu’il était, puis je donnerai la parole à Jean-François Lecuziat, qui lui a succédé à la présidence de l’association du musée de Ver.

 

Il y a 96 ans, jour pour jour, le 1er juillet 1927, amerrissait-atterrissait sur la plage de Ver-sur-Mer l’avion AMERICA, après 36 H de vol depuis New York, car le brouillard ne lui avait pas permis d’atterrir au Bourget, à Paris. Vous imaginez la stupéfaction des vérois et, en particulier, du gardien de phare qui les a accueilli le premier : 4 « réfugiés » dans la nuit, qui parlaient américain ! Cet atterrissage était à peine croyable, sur la plage ! Sans compter que beaucoup de vérois, à l’époque, n’avaient jamais vu d’avion !

Les aviateurs, Richard BYRD, Bert ACOSTA, Bernt BALCHEN et le radio George O. NOVILLE ont été néanmoins accueillis et installés pour la nuit à la ferme COIFFIER.

Le lendemain, les aviateurs sont allés chercher le sac postal et se sont rendus à la poste de Ver. Ainsi, les premiers courriers qui ont traversé l’Atlantique par l’aéropostale sont tamponnés à Ver-sur-Mer ! Cet évènement n’a pas eu les honneurs de l’histoire de la même manière que la traversée de LINDBERG. Ainsi va la communication…

 

Ce jour-là, JPD était loin de s’intéresser à cet évènement, car il n’était pas né !

 

Puis est arrivée la guerre de 1940, l’occupation. JPD, enfant, les a vécus à Ver.

 

Les années ont passé ; les vérois n’ont pas oublié. Adulte, JPD s’est intéressé, puis s’est passionné pour l’histoire de Ver. Pendant des décennies, il a accueilli et fait honneur à des visiteurs américains venus « en pèlerinage » et, bien sûr, à des vétérans britanniques venus revoir « leur plage », la contempler en temps de paix et se remémorer les journées terribles de la guerre.

En 1986, un journaliste américain Pat Reilly est venu visiter Ver et s’est étonné qu’il n’y ait pas davantage de traces de l’atterrissage de l’AMERICA. Il a publié un article qui a éveillé l’intérêt de Mme GILLEPSIE, Présidente de la fondation Emil BUEHLER. Jean-Pierre et Jeanine DUPONT, en compagnie du maire de l’époque Jacques RONNAUX-BARON et de son épouse se sont rendus aux Etats-Unis et Mme GILLEPSIE leur a promis l’aide de la Fondation pour construire un musée. En 1987, la ferme COIFFIER s’est trouvée en vente et il a semblé naturel de l’acheter ce qui permettrait de mettre en scène la chambre même où les aviateurs avaient passé la nuit.

Jean-Pierre DUPONT, Michel RIVOIRE et Pierre CALENGE ont fait équipe pour créer le musée qui a ouvert en 1996 et Jean-Pierre DUPONT a pris le rôle de Conservateur du Musée. Une association s’est créée pour soutenir le projet, animée en particulier par Gilbert ARGENAULT et Michel ETORE. Le Maire, Gérard MARIE a accompagné le projet.

Personnellement, je suis arrivé à Ver après cette période, mais je garde des liens car j’ai bien connu Jacques RONNAUX-BARON ayant été son voisin et j’habite encore aujourd’hui dans la maison que Michel ETORE a fait construire. J’ai pu côtoyer et apprécier Nanny DUPONT que Carole SERVAIS et Jean-Bernard MAILLARD m’ont fait connaître.

 J’ai rencontré et apprécié aussi Jean-Philippe DUPONT et je le remercie de sa présence et de son aide.

 

La commune est très reconnaissante envers Jean-Pierre DUPONT :

- pour l’accueil des américains venus connaître Ver-sur-Mer sur les traces de l’AMERICA

- pour l’accueil des vétérans britanniques depuis les terribles années de la guerre et du débarquement venus se rendre compte de la réalité du terrain et honorer la mémoire de leurs camarades restés sur le champ de bataille

- reconnaissance aussi pour toute la documentation accumulée pendant des années, pour avoir su mobiliser la Fondation Buehler et aboutir à la création du musée

- enfin, pour avoir animé l’équipe du musée pendant de nombreuses années.

J’ajoute encore que son rôle a été d’autant plus pertinent et convivial qu’il était accompagné de sa femme Nanny DUPONT.

 

Je remercie tous ceux qui ont entretenu la mémoire de ces évènements à Ver et qui ont accueilli les témoins et les vétérans. J’associe à cet hommage tous ceux qui veulent transmettre la mémoire dans un esprit de tolérance, dire à nos enfants l’importance des liens entre les peuples et promouvoir la recherche de la paix. Je sais que c’est l’esprit qui a animé Jean-Pierre DUPONT et j’aurai plaisir à dévoiler tout à l’heure la plaque à son nom. 

Que cette allée communale, qui traverse ce lieu symbolique du Mémorial britannique soit une liaison entre AMERICA, 6 juin 1944 et aujourd’hui. Qu’elle soit un témoignage des progrès de la paix en Europe, que nous souhaitons tous, mais qui demande une attention particulière pour ne pas oublier qu’elle est fragile. Nous penserons à Jean-Pierre DUPONT chaque fois que nos pas fouleront ce chemin !

 

 

                                                    Jean-Luc Véret, 1er juillet 2023

 

Publié le lundi 3 juillet 2023